


KYRIE KRISTMANSON & TRIO SR9
VENUS RISING
Kyrie Kristmanson
Paul Changarnier
Nicolas Cousin
Alexandre Esperet
«Il faut que la femme s’écrive: que la femme écrive de la femme et fasse venir les femmes à l’écriture, dont elles ont été éloignées aussi violemment qu’elles l’ont été de leurs corps.»
C’est en gardant ces mots d’Hélène Cixous en tête que le Trio SR9 et Kyrie Kristmanson ont construit Venus Rising. Comment les compositrices ont-elles mis en musique leurs corps et leurs désirs sacrés et/ou profanes à travers les siècles? De Hildegard Von Bingen à Bjork, en passant par Pauline Viardot ou Kate Bush, c’est ce que Venus Rising tente de mettre en lumière, à travers un répertoire constitué exclusivement d’œuvres de femmes et parcourant huit cents ans d’écriture musicale, de mélodies baroques, classiques, romantiques jusqu’aux musiques d’aujourd’hui. C’est aussi l’histoire d’un artisanat sonore, et au fond, d’un immense et magnifique choc esthétique. Avec leur instrumentarium complètement dingue, à base de piano préparé, crissement de cordes, marimba, glockenspiel et autres verres d’eau accordés, les garçons turbulents du Trio SR9 et l’irresistible Kyrie Kristmanson avec son ensorceleuse voix de chaton, nous emmènent vers un ailleurs dont on ne voudrait jamais revenir.
Personnalité excentrique à l’univers singulier, l’aventurière canadienne Kyrie Kristmanson est une artiste folk-pop baroque dont l’univers musical s’inscrit dans la famille des grandes chanteuses insolites telles que Kate Bush ou plus récemment Jeanne Added, avec qui elle a partagé la scène.
Kyrie Kristmanson développe un univers kaléidoscopique, une émanation musicale emprunte de sonorités pop, électro, médiévales… un mélange singulier de très vieilles énergies avec un regard enchanteur sur le présent. Son premier album, Origin of Stars, explore les vibrations du passé des terres du Grand Nord canadien qui l’ont vue grandir. Composé au Canada est sorti mondialement chez NØ FØRMAT!/ Universal France en 2010. La tournée qui suivra l’amènera jusqu’en Europe et dans le Sud de la France où, intriguée par l’histoire portée par les pierres, elle visite les ruines des châteaux médiévaux.
Ces vestiges médiévaux, anciennes demeures d’une noblesse Occitane, l’inciteront à retracer le répertoire lacunaire des premières compositrices : les trobairitz. Après avoir complété une thèse à leur sujet à la Sorbonne, c’est en prenant la liberté de s’approprier ces poèmes d’amour profane qu’elle compose un second opus : Modern Ruin. Arrangé pour quatuor à corde et voix par Clément Ducol et co-réalisé par Maxime le Guil cette extrapolation fantastique de ces chants perdus est sortie chez Naïve en février 2015.
Aujourd’hui, fascinée par lesdécouvertes de la physique quantique, Kyrie s’interroge sur l’hypothèse d’une tradition musicale venue d’un monde parallèle … Le résultat de ce questionnement est une sorte de folk-cosmique qui semblerait avoir voyagé des années lumières à travers des cieux stellaires. Enregistré dans une aile abandonnée du Château de Versailles et réalisé par Saint Michel, la tournée pour ce nouvel album Lady Lightly a eu lieu en 2021.
En 2023, Kyrie dévoile Floralia, un cycle de chansons dédié à Flora, déesse de la nature et de la féminité.
SR9 : On pourrait croire que le nom est celui d’une fusée expérimentale destinée à explorer de nouvelles galaxies. Ce n’est pas tout à fait le cas… et pourtant si! Car la trajectoire du trio qui porte ce nom, formé en 2012 par Paul Changarnier, Nicolas Cousin et Alexandre Esperet, ressemble bien à celle d’un engin stellaire chargé de reconnaître de nouveaux mondes de sons, quitte à faire swinguer la musique des sphères.
Marimba mon amour
Ces trois musiciens, aussi savants qu’ingénieux, sesont découverts dans la classe de percussion du Conservatoire National de Musique et de Danse deLyon. Ensemble, ils partageront le destin de ces artistes à part entière et entièrement à part que sont les percussionnistes : être les hommesà tout jouer de l’orchestre, ceux que l’on sollicite pour s’essayer aux instruments et aux objets musicaux les plus insolites. Le tout avec une précision d’horloger suisse (ou de coucou de la même nationalité).C’est sur ce chemin aventureux qu’ils tombent amoureux du marimba, noble xylophone aux lames de palissandre qui, après bien des périples, n’a fait son entrée dans les partitions européennes qu’au milieu du XXème siècle. Mais nos trois savanturiers musicaux ont conscience qu’il est capable de couvrir cinq octaves et de se frotter à tous les répertoires. Alors, remontant le tempset l’histoire de la musique, ils vont s’employer à transcrire et arranger des œuvres classiques et contemporaines pour leur instrument fétiche. Bach d’abord, qui a donné au trio son architecture: à Paul Changarnier les basses, Alexandre Esperet joue les parties dévolues au soprano quandNicolas Cousin, dans les médiums, assure le contrechant.Le trio, qui remporte plusieurs prix internationaux, publie son premier disque BACH au marimba(Naïve, 2015). Suivront Alors, on danse? (Naïve, 2018), et Ravel Influence(s) (Evidence Classics,2022) avec Shani Diluka, Kyrie Kristmanson et Astrig Siranossian.
Chercheurs d’or
Et si le marimba demeure au centre de leurs créations, leur appétit pour les expérimentations sonores est capable de faire feu de tout bois, de tout métal, de tout matériau capable de produire du son pour s’inventer un instrumentarium original, capable de donner vie à des œuvres inédites.Aux mâchoires d’âne, dés à coudre et appeaux en tout genre s’ajoutent des ribambelles de verres en cristal, un piano préparé, des tôles et autres ustensiles patiemment chinés dans des casses, décharges et autres lieux souvent peu fréquentés par leur corps de métier. Il faut voir ces Géo Trouvetout du son, munis de leurs mailloches et d’un accordeur, fouiller dans les bennes à la recherche de la perle rare, capable de produire leson unique dont ils ont rêvé.Lors de ces séances ils peuvent faire chou blanc, mais récoltent toujours de nouveaux objets sonores, semant les graines d’idées musicales qui ne demanderont qu’à éclore dans de futurs projets. Ils revendiquent d’ailleurs cette sérendipité comme une méthode, l’essentiel étant toujours, quand on est alchimiste, de transformer le plomb en or.
Alors, on danse?
Il faut dire que nos trois explorateurs ont toujours eu la conviction que savant et populaire pouvaient fort bien rimer. Nombre d’œuvres classiques n’ont-elles pas été tirées de danses populaires ? Les trois musiciens ne l’ont jamais oublié et ils s’emploient avec bonheur à faire danser les musiques comme les corps. A commencer… par le leur.Les voir sur scène est un spectacle en soi car, outre leur instrumentarium qui ressemble au laboratoire d’un inventeur fou, ils portent une attention particulière à leurs gestes qui, synchronisés, deviennent de véritables chorégraphies. Le ballet des baguettes sur les lames, les mouvements des bras, les changements d’instruments et autres ponctuations sonores dessinent dans l’espace d’étonnantes figures poétiques, comme celles d’astronautes en apesanteur qui s’adonneraient gracieusement à la danse.Des États-Unis à l’Australie en passant par le Japon et l’Europe, leurs concerts et masterclasses se succèdent dans une intense et joyeuse frénésie.Parce qu’au-delà du travail acharné, c’est bien leur insatiable curiosité, leur folle inventivité, et cette permanente envie de jouer pour les autres qui font d’eux des Ovnis porteurs d’un bonheur communicatif.Qu’on ne s’y trompe pas, leur vaisseau a beau porter le nom d’une formule mathématique dont le résultat est 3, comme les membres du trio (SR9 – en anglais Square Root of Nine =√9) , ses pilotes en on fait, par la magie de leur alchimie, une formule éminemment poétique, synonyme d’une virtuose et inextinguible curiosité.Le Trio SR9 est un ensemble conventionné par le Ministère de la Culture / DRAC Auvergne Rhône-Alpes, soutenu par la Ville de Lyon, le CNM, la Spedidam, l’Adami, l’Institut Français, la SACEM. Ilest sponsorisé par ADAMS Percussions, Zildjian, Bergerault et Resta-Jay Percussions.Les musiciens sont habillés par la maison Issey Miyake.